vendredi 22 septembre 2023

(Extraction roman)

Je remarquais depuis peu, après plusieurs hésitations, qu’elle ne me regardait pas avec la même intensité dont elle faisait preuve d’habitude, alors même, que si nous avions maintenant accru la fréquence de nos rencontres, malgré nous, souvent en présence de collègues, par la force des choses, en particulier par les impératifs professionnels, son attitude avait changée, c’est à dire l’impression qu’elle me donnait du regard qu’elle portait sur moi. Nous n’avions jamais pu échanger quelques mots, ou même discuter, si ce n’est les habituelles formalités de politesses que l’on a avec les personnes que l’on croise dans son milieu professionnel, mais avec ce « petit rictus singulier », réponse à cette impression suggérée plus haut, qui nous fait croire ou fantasmer qu’elle puisse nous distinguer des autres, que nous sommes « à part », émettant des signes, qui ne sont en réalité que des coups d’épées dans l’eau, mais qui stimulent notre ego, à tel point que nous y repensons toute la journée comme le moment le plus crucial de cette dernière, l’instant qui porte notre narcissisme à son apogée.
Ces petits gestes qui alimentent le désir, notre désir, sans tenir compte de celui de l’autre, prennent une ampleur encore plus significative lors de moments comme celui-ci, où nous remarquons cette différence dans le regard de l’autre, comme si notre désir n’avait cessé d’interagir à distance avec elle et qu’il ait modifié sa façon de nous voir, de nous percevoir, un flux d’énergie, au-delà des mots, au-delà des gestes puis des regards, qui se serait entretenu de lui-même par le passage du temps.

C’est donc ce soir là, au crépuscule, lors d’un événement festif clôturant l’année, alors que je discutais avec d’autres personnes, qu’il est vrai que je connaissais mieux, que je remarquais cette différence, pas immédiatement perceptible par des signes tangibles, mais bien par des micro perceptions, qui échappent à certains, pour ne pas dire à la plupart, mais qui nous sont directement adressés par la posture du corps et la façon dont le regard nous cherche puis nous trouve tout en nous échappant, dans une lueur aussi furtive que la célérité d’une onde corpusculaire à l’aurore d’une journée prometteuse. Les mouvements de nos deux corps, tout au long de cette soirée, étaient semblable à une chorégraphie qui n’aurait jamais été mise en scène et pensée mais seulement improvisée comme une parade entre deux âmes sauvages dans la savane africaine, qui tournaient autour d’un point fictif central et bondissaient d’une personne ou d’un groupe de personnes à un autre sans jamais atteindre le désir enfoui de l’autre. C’est l’une des différences essentielles avec l’animal, l’humain a cette pudeur ou cette timidité qui parfois l’empêche d’approcher l’objet de son désir, préférant souvent rester dans une forme d’incertitude, une volonté de différé l’inéluctable, plutôt que de réaliser que tout n’est qu’une mascarade où la séduction s’arrête à ce ballet et à ce jeu des regards s’empêchant de plonger dans le grand vide.

dimanche 29 septembre 2019

De l'importance des détails



Ces détails qui ont de l’importance.
La beauté des nuances et les nuances de la beauté sont dans les seuls détails, dans l’immensité des possibles. Tout être qui n’accorde pas d’importance à ces mêmes détails, qu’ils soient d’ordre esthétiques ou humains, techniques ou scientifiques, passe à côté de l’essentiel de ce que permet une vie existentielle.
Observez autour de vous et prêtez l’attention la plus extrême aux êtres qui sont sensibles aux détails. Si vous ne remarquez rien c’est que vous n’existez pas .... encore, en revanche si vous ressentez une émotion singulière, alors vous comprendrez ces lignes et elles résonneront en vous.
La négligence est une résultante de ce manque d’attention aux détails, les plus importants. La sommation de tous les détails qui constituent une personne, une œuvre ou toute autre forme, reflète l'authentique perception des nuances, seules capables de nous élever dans une différenciation.

SL

vendredi 1 mars 2019

Extractions


La passion pour la raison versus la raison dans la passion 


La pensée de la fin comme la pensée de l’origine sont des énigmes insolubles pour l’esprit humain. Nous nous perdons dans cet obscur infini fait de conjectures, à la fois rassurantes et inquiétantes, où nous tentons de trouver des causes et des raisons à ces questions métaphysiques pour tenter d’obtenir des solutions rationnelles mais aussi irrationnelles, comme dans la foi et dans la croyance. Dans les deux cas ce ne sont que des leurres car ni la science (pour le moment), ni la religion ne peuvent et ne savent répondre à ces questions cruciales. Il est même surprenant de constater que l’on (re)trouve un réconfort dans l’irrationnel, où soudain la réponse devient lumineuse, et de l’angoisse dans le rationnel, car la solution demeure insatisfaisante et au-delà de la raison. L’Homme est ainsi fait qu’il préfère croire à des chimères qui inhibent toute frustration, plutôt que de tenter d’expliquer l’insurmontable par des réponses, certes frustrantes car incomplètes, mais qui sollicitent la raison raisonnante.
Je préfère souffrir dans la rationalité plutôt que de trouver un bonheur illusoire dans la croyance.
Je ne peux m’empêcher de penser à Pascal ...
La rationalité doit toujours être pensée et expérimentée jusqu’à son paroxysme, et l’esprit doit sans cesse s’approcher de cette frontière, limite entre l’explicable et l’inexplicable. On doit faire confiance à la raison et à la science qui finissent toujours par « triompher ». C’est bien ce que l’Histoire nous enseigne. Ce qui nous semblait obscur et inexpliqué jadis, est maintenant dans les « normes » de la rationalité et il ne nous viendrait pas à l’esprit de remettre en cause certains phénomènes ou toute autre chose qui apparaissait comme magiques. La seule raison fait évoluer les connaissances et les scientifiques sont les guides de cette même Raison. Elle permet même dans certains cas de remettre en cause des pensées philosophiques que l’on croyait immuables, ce que Maurice Merleau Ponty nomme des « découverte philosophiques négatives ».
Laissons à la raison tout un pan de l’explication du monde pour se consacrer aux véritables mystères et explorer les chants (champs) de l’âme, constitutifs de l’être.



La pensée et le verbe 

Il faut du temps pour devenir soi-même, et quand nous croyons l’avoir atteint, en sommes-nous toujours certains ? Rien n’est moins sûr. En tout état de causes, nous sentons que nous appréhendons le réel autrement et nos relations avec les autres dans notre imaginaire rejoignent celles que nous développons dans le réel. Il nous semble qu’il y a un plus grand accord entre la perception idéelle des relations et la manière dont nous les vivons dans la pratique. Elles sont certes plus rares, au fil du temps, mais tout ce que nous avons développé en silence s’exprime à des moments particuliers. Émerge alors du fond de notre être une vérité que nous côtoyons depuis longtemps en nous-mêmes, qui nous paraissait familière et qui s‘esquissait malgré nous et qui, au travers de la friction avec l’autre, du dialogue et surtout de la discussion, se révèle comme une nouveauté encore différente. Être surpris par nos pensées exprimées se révèle alors comme un paradoxe constitutif de l’élaboration de ces mêmes pensées. C’est dans cet écart que nous mesurons le chemin parcouru, et l’accouchement des mots qui littéralement sortent de notre esprit par notre bouche sont des découvertes inouïes. Elles alimentent à leur tour la réflexion et le peau-finement ou le raffinement de la pensée, la sculpture et le polissage des idées. Sans l’autre nous ne pouvons évoluer et expérimenter notre réflexion. La confronter, l’exposer, la faire grandir et l’éduquer pour la rendre autonome et singulière, à défaut de rester dans le solipsisme, est l’unique manière de faire croître une réflexion.
Toute réflexion est d’abord un embryon qui se développe en nous, puis grandit, se développe en idée fœtale et duquel on accouche.

Des films de Philippe Harel se dégage toujours une extrême douceur qui me fait penser à ceux de François Truffaut.

Devenu nomade, je suis ex-sédentaire.



De l’invisibilité

Je me suis toujours posé la question suivante : « existerait-t-il des auteurs qui, ayant produit une œuvre, que ce soit dans les arts ou dans le domaine de la pensée, sont demeurés invisibles et inconnus aux yeux du monde ? »
La fascination que nous pouvons avoir pour un artiste ou un auteur est le seul fait de sa notoriété qui n’est finalement que le reflet de la reconnaissance qu’il a pu avoir au fil du temps, et malheureusement notre attrait pour des auteurs émergents reste marginal. J’ai même le sentiment qu’un auteur non reconnu par d’autres ne possède aucun poids vis à vis de la seule notoriété d’un autre qui suffira à propager son œuvre. Cette reconnaissance est une convergence multi factorielle dont l’une d’elle est de correspondre à l’air du temps et de pouvoir s’inscrire dans une mode c’est à dire à s’inscrire dans un modèle qui soit existe déjà, soit vient combler un manque. Je ne mets pas, dans ce raisonnement, de côté l’importance du style qui est l’objet d’une autre analyse.
Tant d’auteurs restent méconnus et ou inconnus, tant d’artistes sont passés inaperçus aux yeux du monde. Je souhaiterais dédier ces quelques lignes aux oubliés de l’histoire, aux silencieux et autres passionnés qui n’ont jamais pu être lus, vus, entendus ou touchés. Il sont demeurés dans l’ombre du monde et des idées ou des formes. Ils n’existent pas aux yeux du monde et n’existeront jamais à moins qu’ils aient laissés des traces que l’on découvrira un jour... Et j’admire par dessus tout ceux qui sont volontairement restés dans l’ombre du monde sachant qu’ils développaient, pour certains, des idées ou des œuvres majeures pour l’histoire de la pensée ou des arts. Cette invisibilité n’est pas la preuve d’un talent amoindri mais une vision du monde dans lequel la visibilité est, malheureusement, la seule façon d’exister et d’être reconnu.


dimanche 10 décembre 2017

Extraction roman


Il lui fallait de la douceur et s'enivrer de la beauté autour de lui. Être en harmonie avec son environnement. La campagne était le - seul - lieu où il ne sentait pas la présence néfaste de l'angoisse du grouillement citadin.

Il avait cessé de rechercher la vérité autour de lui pour tenter de la trouver dans le lointain. Loin, dans une contrée étrangère, en dehors des repères humains qu'il possédait. Les rêves étaient de ces pays qui permettent de faire les rencontres les plus surprenantes avec soi. Il le savait. Il l'avait toujours su. Être à la fois enraciné et se déplacer par la pensée. Mais de quel lieu parlait-il ?

Aphorismes d'hiver(s)

Les lecteurs qui ne recherchent dans les livres que des histoires n’aiment pas la littérature, comme ceux qui ne recherchent qu’un scénario dans un film ne sont pas des cinéphiles. Du reste ils ne recherchent rien si ce n’est de l’identification ou le pure plaisir de la fiction, donnant l’impression d’être restés enfants.

Être « adulte » face à une œuvre c’est rechercher une rencontre avec un style, une musique, une poésie singulière au cœur d’une histoire particulière. L’histoire est la partie visible d’une œuvre, la plus séduisante à priori et pour laquelle nous ne pouvons faire l’économie, mais si elle tient c’est grâce à ce qui est caché, cette partie immergée, la plus importante, sans laquelle l’histoire s’effondre.

vendredi 21 juillet 2017



Tout le contenu de nos rêves se fait par delà bien et mal.



L'écriture a ce mérite de nous permettre de nous éloigner de notre première réaction face aux événements de la vie, souvent trop impulsive et faisant appel à des aspects instinctifs et primaires, tels que la colère, l'envie, la jalousie,....

L'écriture devrait être un dépassement opéré par la raison et accommodée d'une forme issue de notre cerveau reptilien.




Réaliser une belle photo est à la portée de tous, si tant est que l'on possède un minimum de sensibilité. La photo est pure affaire de statistiques plus on en en fait, plus on a de chance d'en trouver une qui immortalisera un instant singulier.

Un artiste est celui qui, en très peu de clichés, réalisera la photo unique.




Nous écrivons pour ne pas laisser dire aux autres des choses à notre place et pour avoir le sentiment d’avoir réalisé quelque chose qui ne dépend pas des autres mais que de nous-mêmes.




Un artiste ne change pas le monde, il modifie notre perception que nous en avons, qui peut nous aider à le changer.




L’artiste politique est une frange de l’art qui a fait son temps. Le beau n’est pas politique, il doit éveiller les sens, puis la conscience.




Le spectateur de l’Art a besoin d’un intermédiaire sensationnel pour réagir, autre que celui purement idéologique de la révolte ou de son sens civique.




C’est dans la différence d’attitude, aux travers d’inconstances marquées, de réactions inhabituelles, que nous percevons chez un ami à notre endroit, que nous sommes en droit, dans un premier temps, de douter de notre propre comportement à son égard, puis dans un second temps de son incapacité relationnelle à élaborer une même qualité dans le lien que l’amitié exige.

La plupart des personnes considèrent l ‘amitié comme de la camaraderie et sont donc incapables d’approfondir une relation. Leur exigence se limite à des aspects superficiels et ponctuels qui, certes apportent de belles choses.




L’amitié exige, la camaraderie se contente.




Le problème finalement que soulève toute relation humaine est la défense des intérêts propres de chacun.

L'amitié est une relation humaine.

Toute relation digne de ce nom devrait se fonder sur des intérêts communs qui, seuls pourront être partagés.




Les oubliés de l’attente

On parle souvent, en matière d'amour, de l'attente des femmes. Les exemples dans l'histoire ne manquent pas.

L'art, la littérature, la poésie ou le cinéma montrent combien cette attente aura pu être douloureuse et une source d'inspiration pour les femmes, une manière de sublimer le manque.

Ces œuvres, qui montrent cette attente, essentiellement réalisées par des hommes, mettent en abîme le lien entre créateurs et créatures, mais pense-t-on à ces hommes qui attendent et quel(le) artiste saura en extraire la force ?






La naissance de la forme provient de l'écart que l'on opère sur le Temps.

Sinfonia, grave, adagio-andante

Une âme heureuse ne ressent pas le temps. Elle vit dans le temps. Elle n'exprime pas de frontière symbolique entre son temps vécu et le Temps absolu. C'est son action qui guide son destin et ce dernier est en phase avec le flux de sa conscience.


Allemande

Vivre hors du temps, c'est ressentir dans sa chaire, au plus près de sa conscience le fardeau ou la légèreté du temps et s'appesantir sur l'empreinte qu'il laisse en nous pour jouir d'exister, pour se plaindre, pour créer, pour contempler, pour admirer, pour rêver, pour apprécier la jubilation que cette perspective initie en nous, pour se projeter dans le passé ou dans le futur.


Courante

Puis c'est revenir au présent pour cartographier ces va et viens au cœur de notre esprit, sans concession, sans que le flux de l'agir, forme d'ersatz de l'agitation, ne parasite la portée de notre jugement.

C'est de la trace que nous laisserons de ce retrait du temps que naît la forme, le style qui constituent notre idiosyncrasie.


Sarabande

Avec le temps, nous apprenons à dompter le Temps, à trouver ces moments où nous pouvons lui échapper, ces moments où nous sommes seuls, avec ou sans les autres, mais dans un abîme de solitude. Il émerge de ces incursions hors du temps un doux paradoxe, où, si nous prenons le temps d'écrire, de peindre, de sculpter, de composer, en un mot de créer, nous retrouvons dans l'acte même, la joie de l'âme heureuse, celle de vivre en chœur avec le Temps.


Rondeau

Créer c'est se révolter contre l'inexorable destin que le Temps nous inflige, c'est ne pas accepter la fatalité de son déterminisme, la cruelle addiction qu'il peut susciter si nous nous laissons embarquer dans son flux, comme un inéluctable fatum.

Créons notre propre flux et trouvons notre vitesse existentielle.


Capriccio

La campagne est le lieu privilégié de cette retraite et la ville son exacte antidote, un marasme qu'il faut conquérir à force d'habitudes et de lieux fréquentés. Une agitation qu'il faut apprendre à contrôler, souvent malgré soi, malgré notre fragile nature.

Sans doute que l'homme moderne est celui qui accepte cette cadence, ce rythme effréné et qui se donne l'impression, par une habitude mécanique et performative, de dépasser le Temps absolu et ainsi donc de se donner l'impression de remplir son temps et d'avoir une efficience maximale. Mais quelle illusion, quelle erreur que de se fourvoyer dans cette voie. Car l'efficacité nous éloigne de l'être.


lundi 3 juillet 2017



Il faut vivre en intelligence avec le système, mais en révolte contre ses conséquences, il faut vivre avec l'idée que nous avons survécu au pire.

Jean Baudrillard


dimanche 16 octobre 2016


 



Comment penser l'animal ?

Il n'y a pas de hasard, simplement des nécessités qui, malheureusement, peuvent être inhumaines et contingentes.
"L'humanité animale" dans toute sa splendeur réserve au spectateur de cette œuvre une facette insoupçonnée de sa condition. Elle éclaire en négatif le comportement animal inhumain ou l'inhumaine animalité que nous possédons dans notre cerveau reptilien.
La généalogie de Balthazar montrée à l'écran nous rend plus proche de son "être" et finalement l'essence que l'humain lui octroie n'a que peu de rapport avec la pauvre d'existence qu'il aura. Une enfance heureuse selon l'acception humaine, entourée d'enfants, un baptême symbolique puis vient le temps des séparations après les vacances.
Balthazar devient un instrument pour l'homme après avoir été un transfert affectif pour les enfants. Son essence se caractérise par l'utilité qu'il apporte aux êtres humains. Comme tout outil ou instrument il est, pour ses propriétaires, réduits à sa condition et il doit être efficace, sans imprévus. On le néglige, le maltraite, l'utilise, l'échange. Il passe de mains en mains sans que l'affect soit la principale monnaie d'échange. Il nous (spectateurs) affecte par la souffrance qu'on lui fait subir. Son parcours d'animal enchaîné aux volontés de ses maîtres geôliers nous le rend attachant et s'en dégage une profonde empathie à l'égard de sa triviale destinée mêlée d'une émotion singulière qui font de cette œuvre originale une expérience atypique, nous rappelant que notre humaine condition se reflète dans cette tragique allégorie.



 




mercredi 5 octobre 2016


Nous ne faisons que répéter des choses que nous avons déjà lues, entendues ou vues. 
Le véritable génie est de créer ex nihilo.




C'est dans l'action que nous oublions l'ontologie.

 Rester immobile dans le sillage du temps et contempler l'instant de sa saveur singulière. 




De l'intrication quantique entre deux êtres :
La synchronisation des flux temporels entre les êtres, en particulier entre deux personnes, ne peut se produire qu’à de très rares moments de l'existence, et ce, en dehors de toute considération spatiale.
D’elle dépend une certaine conception du monde et de l’instant.



dimanche 7 août 2016

Différence et habitudes (c)


Certains s'enrichissent de et dans la différence tandis que d'autres s'appauvrissent dans la similitude et l'indifférence.
Seul le différent, c'est à dire "un ensemble de caractères qui distingue une chose d'une autre, un être d'un autre" permet de sortir de soi et d'aller vers l'autre ou vers l'altérité, donc la différence. La philosophie est une discipline, terme à prendre dans toutes ses acceptions, qui permet de sentir, d'éprouver cette altérité dans ce qu'elle possède de plus singulier et en particulier l'histoire de la Pensée, car cette dernière contient une synthèse efficiente et plurielle de ce que le cerveau humain est capable de produire. Elle éclaire de sa lumière prismatique l'éveil de notre conscience, levier intellectuel de la mutation et probable point de départ de notre propre pensée. Nous retrouvons également dans l'observation du monde, la contemplation de la nature, du ciel étoilé, des arbres ou des paysages, de la pensée du cosmos, une force capable de rompre la monotonie en nous apportant un infléchissement de notre vision du monde.
L'habitude est une similitude si elle ne nous élève pas et si elle ne devient qu'une répétition de l'identique, une routine.
C'est des infimes inflexions que nous induisons de et dans nos habitudes qu'une nuance apparaît, source d'une future différence donc d'une altérité.

Création d'habitudes 
L'humain est cet être qui a le pouvoir de se créer des habitudes et d'en être conscient. Les vacances, par exemple, sont le lieu privilégié pour instaurer de nouvelles habitudes, si tant est que nous n'en avons pas d'autres engendrées par la force d'autres habitudes (par exemple avoir des enfants). Il faut trouver une nouvelle géographie, de nouveaux lieux, lointains ou proches, sources de notre terrain créatif. Se créer une ou des habitudes demande le même type de force (intensité et direction) que de rompre une habitude par l'innovation. Pour qu'une habitude résiste à l'épreuve du temps il faut qu'elle soit en accord avec notre vision de l'existence et qu'il y ait ce juste équilibre entre plaisir et devoir. 

mardi 14 juin 2016



Famille de coniques à excentricité croissante.




Croire que l'excentricité est mère de toute liberté, c'est se priver de la plus discrète et de la plus intime de ses composantes. La liberté, la vraie n’est pas celle que l’on voit et encore moins celle qui se remarque.




En mathématiques, l'excentricité est un paramètre réel positif caractéristique d'une courbe conique. Elle est en général notée e.
En fonction des valeurs de e on obtient pour :
  • e = 0, un cercle
  • 0 < e < 1, une ellipse
  • e = 1, une parabole
  • e > 1, une hyperbole
Sauf pour le cercle, l'excentricité est le nombre positif e tel que :

e = MH/MH

où le point est un foyer et le point H désigne le projeté orthogonal du point M sur la droite D, appelée directrice.


Lorsque la valeur de e tend vers l'infini, la conique dégénère en une ligne droite : la droite D, sa directrice.


lundi 6 juin 2016

L'insoupçonnable banalité dans l'Etre.


Et si l'on s'imagine, en tenant compte de tous les détails d'une vie, que toute biographie semble plate, insipide et sans la moindre nuance, c'est parce que toute la vie d'un être est contenue dans ces éléments discrets qui en constituent la somme. On ne pourra jamais comprendre le sens d'un acte qui pourra sembler mineur, sans s'imaginer l'ensemble des intervalles temporels, qui ne représentent pas grand chose aux yeux de l'histoire, mais qui sont tout au regard de l'être.

La vie est dans les temps de l'insignifiant, dans ce qui peut nous paraître anodin et sans intérêt. Il est toujours plus simple de reconstruire une vie à posteriori en ne conservant que les éléments qui nous semblent avoir de l'importance, mais la construction de la vie et de l'existence est ailleurs, cachée dans les interstices du temps, dans les porosités de notre quotidien, source de notre véritable rapport au monde. C'est dans cette friction au quotidien que l’Être émerge, qu'il résiste ou acquiesce, qu'il contemple ou agisse. Il faut s'imaginer Démocrite ou Mahler, Bach ou Nietzsche, Flaubert ou Hölderlin, Artaud ou Staël, dans leur dénuement le plus authentique, celui qui ne préfigure qu'un simple existant sans aucune grandeur, dans une banalité des plus affligeantes dans leur rapport au réel: un repas avec des amis, un trajet habituel, la lecture d'un livre, le soir dans leur lit, ... C'est dans cette configuration que toute la vie acquiert du sens et que l'existence se forge, se bâtie ou se sculpte. Aucune vie ne saurait être grande sans la considération d'une autre vie, plus banale et quotidienne, moins brillante et remarquable, mais bien plus essentielle, celle qui cristallise la possibilité d'une Existence.
Ainsi, c'est dans la plus grande joie ou la plus grande détresse de l'instant que se révèle à nous le monde, au cœur des anfractuosités du temps et de l'Être.


La fin d'un monde - The Decline


Quelle est cette société ou devrais-je écrire cette civilisation qui capture les siens pour les donner en sacrifice à ceux qui croient aux divinités ?
Des hommes et des femmes qui vivent dans la jungle avec leurs coutumes. Un long héritage qui se transmet de père en fils. Un peuple qui se suffit à lui-même dans son territoire et qui a une profonde propension au bonheur. Les hommes tels qu'ils furent à l'origine, sans la convoitise, l'envie et la jalousie qui tuent ce monde. Une faille qui va leur faire découvrir la peur, jusqu'au pire.
Une apologie de l'état de nature qui privilégie l'essentiel au détriment de l'inutile. Une ode à ce qu'il y a de meilleur dans l'être humain contre ce qui existe de pire, à l'image de ce guerrier qui ne cherche qu'à se venger puis le père qui veut coûte que coûte retrouver celui qui a tué son fils pour sauvé sa peau.
Un hymne contre le devenir mais un douloureux constat de la fin d'un monde, le fin d'un temps, à l'image de cette éclipse solaire qui sauve la peau mais qui annonce le pire.
Notre civilisation ne croit plus, et pour causes, aux mauvais présages, aux divinités (quoique...), même si elle croit toujours aux arrières mondes, mais son sort demeure le même à quelques siècles près, une défaite de l'homme face à la Nature, des forces toujours obscures qui cherchent à l'affaiblir, à le rendre vulnérable. Nos sacrifices sont d'un autre ordre, mais le résultat est le même, à l'instar de cette image des conquistadors qui annoncent la fin d'un monde et l'avènement d'un nouvel ordre, la résistance d'une minorité qui tient à ses valeurs originaires et essentielles pour sa survie.
Un dogme remplacé par d'autres, comme l'économie qui régit notre monde moderne. La civilisation n'a plus le temps d'attendre, elle périe, elle décline. Il en va ainsi de tout temps, de toute époque, il faut s'y faire. Reste à savoir de quel côté souhaite t-on se positionner?
L'Histoire est la preuve que l'on doit toujours s'en remettre à la Raison, à cette faculté qu'à l'Homme de tenir compte de ce qu'il souhaite devenir, à savoir contracter un objectif et non de se soumettre sans fin à l'instrumentalisation par les moyens sans aucune fin.





L'art de créer... "Lot météorisant"



Ne vous trompez pas, vous serez toujours en deçà de vos idées et de vos rêves (mais) si malgré tout (soyez) vous n'êtes pas fidèles à votre conception de la création et de l'Art. 

Si votre tempérament vous pousse vers les cieux de la contemplation ou de la rêverie alors cultivez-le, entretenez votre jardin et vous verrez éclore de nouvelles espèces, de nouveaux paysages.
C'est de ce terreau singulier, qui est vous-même, qu’émergeront de nouvelles formes qu'il faudra exprimer, si tel est votre dessein. Si vous aimez concevoir et penser avant tout, ne réprimez votre instinct, libérez-le ! Les plus grandes intuitions ou expériences de pensées sont nées de cette mystérieuse alchimie au cœur de la matière grise. Elles ne demandent qu'à accoucher. La vie devra se révéler pour vous et à vous maïeutique de la pensée. 

Si, au contraire, votre nature vous porte vers l'action ou la mise en œuvre, alors faites, agissez, construisez, bâtissez. Vous n'en serez que plus heureux. Soyez l'artisan de vos œuvres, l'ouvrier qui s'exerce au labeur, qui se confronte à la matière brute. Vos mains doivent être l'extension de votre pensée, leurs traductrices explicites. Dans tous les cas, si votre désir est de créer, restez conformes à vos prédispositions naturelles, à vos inclinations et cultivez-les. Elles doivent vous permettre de trouver un chemin vers l'essentiel, vers ce que vous ne possédez pas encore. C'est la tâche la plus ardue qui vous attend, la plus délicate aussi. Si créer est votre dessein, alors il vous faudra travailler contre votre nature, contre ce qui vous est facile.

C'est seulement dans cette mesure que vous pourrez prétendre à créer. 

L'important, vous l'aurez compris, est de ressentir et d'affronter le réel tel qu'il est, tel qu'il advient. Une phrase peut être le fruit d'une immédiateté si votre aisance vous y autorise comme une douleur incomparable.

L'important est de vibrer intérieurement, à l'unisson de la transformation qui s'opère sous vos yeux. Commence dès lors une lutte, dont il faudra accepter une défaite provisoire, contre la matière même qui vous occupe, qu'elle soit revêtue du spectre du visible, pierre, bronze, bois, tissu, et autres matières, comme celui de l'invisible, pure abstraction faite de pensées, de notes, de mots, d'idées ou autres concepts.

De ce combat vous sentirez jaillir la lumière et une joie incomparable accompagnera votre quête de l'inconnu, votre avancée, faite de découverte d'un devenir. C'est la seule émotion qui devra vous guider vers ce chemin ; elle sera votre métronome, votre étoile polaire, votre horizon indépassable.
Créer c'est voir, entendre, toucher, sentir, goûter un devenir qui se réalise devant vous, dans expérience de l'émotion pure, après une lutte fratricide avec une matière concrète ou abstraite.
 
 

dimanche 3 janvier 2016


B comme Barry Lyndon

"Nous nous croyons libres car nous ignorons les causes qui nous déterminent." B. Spinoza

Déterminisme ou liberté ? Opportunisme ou stratégie ? Un homme normal, oserais-je dire banal, plongé dans un destin hors norme, qui le dépasse, qu'il croit avoir choisi, alors qu'il est choisi.
Le contraste entre la beauté transcendantale de l'Art et la banalité immanente de l'humain pris dans le flux de l'histoire. Kubrick est un mélancolique qui sublime l'âme humaine dans ce qu'elle possède de plus vil mais aussi de plus touchant. 
Une œuvre dans laquelle nous aimons retrouver toute la vanité de l'homme, à laquelle nous nous identifions, comme un plaisir masochiste, tout au long de notre existence. Un phare qui nous rappelle à notre pauvre condition et à la splendeur que l'art peut faire jaillir en nous et contre nous. Tout le paradoxe de l'être humain qui opère toujours sur nous avec la même fascination.
Barry Lyndon condense en 3h l'Histoire de l'homme dans un monde rétréci à sa plus impure quintessence, à la fin d'un siècle qui montre l’achèvement d'un cycle et le commencement d'une nouvelle ère. 
La verticalité transcendantale de l'Histoire, qui écrase l'homme, dans l'horizontalité des événements de l'histoire. La crudité, la trivialité de l'histoire en train de se faire face à la beauté formelle (visuelle et sonore) de l’œuvre. 
Barry ne fait que suivre la trajectoire de tout humain à qui semble se profiler le libre arbitre, mais où une volonté supérieure (rôle de la voix off qui annonce ce qui va advenir, incarnation du narrateur, du réalisateur, du démiurge ?) agit au-delà de lui même, à l'image d'un déterminisme quantique. Les espaces de "libertés pures" sont réduits à des propositions anecdotiques auxquelles le spectateur peut s'identifier mais que l'histoire à mis sur son chemin comme une conséquence de la grande Histoire. Les recherches de causalités sont toujours liées à un "objet identifiable" et dont l'origine, même si elle est le fruit d'un hasard ou d'une contingence imbriqués au scénario, (Capitaine Podzdoff qui se trouve dans la maison en présence de Barry ...) peut être, à son tour, déconstruite. Ces impulsions, certes scénaristiques mais intrinsèquement liées à Barry et aux choix ou opportunités qu'il opère au fil de ses péripéties, servent à donner des inflexions majeures à la tournure de l’histoire pour Kubrick qui fait évoluer son "pion" comme un joueur d'échec dans le damier déjà établi de l’Histoire.
Barry est toujours l'objet de stratèges et donc de stratagèmes associés (que ce soit le premier duel truqué, le Capitaine Podzdoff qui le piège avec le Général Williamson, puis le chef de la police qui l'embauche pour espionner M. de Bari Bari, sa mère qui lui rappelle que l'obtention d'un titre est tributaire de son ascension sociale et de la conservation d'un patrimoine, ou la société elle-même qui le manipule, et enfin le réalisateur lui-même qui tire toutes les ficelles). La stratégie de Barry ne se voit qu'à posteriori car Kubrick insiste sur les hasards des rencontres qui orientent ses choix, à priori,  et sa volonté d'ascension sociale. C'est là toute l’ambiguïté de Barry et du film de Kubrick. Il est arrivé au point où il le voulait (apogée sociale) en se servant du réel tel qu'il se présentait à lui, par opportunisme, et non par un choix volontaire de ses actions. C'est ce qui le différencie d'un stratège, anticipant les coups, avec intelligence et clairvoyance. En ce sens Kubrick, comme dans tous ses films, a une vision pessimiste et amoindrie de l'homme. 


"Le beau artistique est plus élevé que le beau dans la nature. Car la beauté artistique est la beauté née de l'esprit et renaissant toujours à partir de l'esprit." 

Une histoire de la peinture ou une peinture de l'Histoire ? 
Toute la première partie du film suggère des tableaux, en plans fixes animés par des zooms arrières avec quelques mouvements de caméra. Ces tableaux sont à l'image de la picturalité que veut dépeindre Kubrick, rendant hommage aux peintres et imposant au cinéma une innovante perspective. Ainsi, au fur et à mesure des zooms arrières, on découvre la teneur des plans (cadrage initial, composition, mouvements des personnages s'il y en a, intensité dramatique,...) et le sens qu'ils apportent au récit dans leur imbrication successive. De ce fait, Kubrick modifie le cadrage initial (élargissement progressif) pour mieux insérer son personnage dans un autre cadre, plus complet, relativisant son inscription dans le décor. Tout se passe comme si nous étions l’œil collé sur un détail et que progressivement (la vitesse constante est essentielle) nous nous reculions jusqu'à découvrir un tableau avec un cadre fini. Une cinématique axiale dans la troisième dimension (profondeur), propre au cinéma, caractérise un choix formel d'un nouveau type de plan séquence, et une volonté de toujours limiter le personnage (et donc sa liberté de mouvement) dans un cadre fermé. La somme des "tableaux cinématographiques" jouent ainsi le rôle formel d'une narration visuelle dynamique de juxtaposition, comme si nous étions dans un musée, observant avec une acuité maximale chaque tableau depuis un point central, nous reculant peu à peu jusqu'à le voir dans ses contours les plus grands, sans voir notre déplacement latéral entre chacun d'eux. Elle éclaire le sens du personnage pris dans le flux dramatique du récit, avec une certaine distanciation comme on pourrait le voir dans un tableau de Hogarth, Menzel ou Chodowiecki.


La violence et la mort chez l'humain,...trop humain. 
La seconde partie, plus "humaine", va signifier à la fois l'apogée puis la chute de Barry. Elle est plus contrastée sur le plan formel, contenant des mouvements de caméra d'une beauté et d'une subtilité rarement atteintes au cinéma. Les gros plans sont plus nombreux, les travellings et panoramiques également (on songe au plan qui montre la première apparition de Lady Lyndon en profondeur de champs, après un travelling, Barry au premier plan. Leur union est scellée par ce mouvement d'appareil (zoom avant).
Cette séquence fait émerger la violence de Barry à l'encontre de son beau fils, Lord Bulington. Lors d'un concert dans leur château, c'est à dire au point culminant de la représentation sociale, Barry se jette littéralement sur Bullington, manquant de le tuer et l'humiliant. La chute sera sociale, humaine (perte de sa jambe), et cinématographique (personnage, anti-héros). La violence, chez Kubrick est inhérente à l'être humain, elle le corrompt et l'isole. Dans 2001, ou Orange mécanique, elle était originaire chronologiquement dans la transformation des hommes, dans Barry Lyndon, elle est secondaire, même si elle implique des conséquences similaires.
La thématique de la mort, corréla de la violence, sera l'autre motif de cette seconde partie.
On pourrait se poser la question de ce qui anime la volonté et l'acte de créer chez Kubrick ? Ce qui le pousse trouve t-il son origine dans un déterminisme quelconque ou s'inspire t-il d'actes animés par la seule liberté ? Il sait que les (grands) artistes sont attendus sur le plan formel,seule véritable expression de la liberté. La forme ne se voit pas, elle EST.
Kubrick est un cinéaste-philosophe qui nous donne à voir sa vision, certes pessimiste de l’être humain, qui ne trouve qu'à de très rares moments grâce à ses yeux, et notamment dans l'invisible perception que l'Art permet.

dimanche 13 décembre 2015


Faire concurrence à nos rêves voilà une ambition à la hauteur de nos vies.

Si nous cherchons à retrouver le chemin de nos rêves ce n'est pas tant pour leur contenu mais bien plus pour la sensation qu'ils éveillent en nous, dans la pleine conscience de leur remémoration.

Lorsque nous rêvons, nous vivons nos rêves comme s'ils portaient en eux les mêmes enjeux que le réel. Lorsque nous les évoquons, nous les vivons à nouveau avec la perspective du réel et les émotions liées à notre expérience de ce même réel.

Les rêves sont le moyen le plus économique pour voyager, voler, jouer, se retrouver dans des situations insolites ou hors normes.

Les rêves sont le seul moyen que nous possédons pour voyager dans le temps.
Les rêves ne sont pas le seul moyen que nous possédons pour voyager dans l'espace. 
Les rêves sont le seul moyen que nous possédons pour voyager dans l'espace-temps.

Nos souvenirs sont également forgés à partir de l'empreinte laissée par nos rêves. 

Nos rêves alimentent, à l'instar du réel, nos souvenirs.
Ainsi, lorsque nous rêvons de nos souvenirs nous rêvons de nos rêves....


Nos rêves sont faits de nos souvenirs,
Des souvenirs de nos souvenirs,
Des souvenirs de nos rêves,
Des rêves de nos souvenirs,
et des rêves de nos rêves. 




Qui suis-je ?

Il gouverne et rythme nos vies, atténue ou amplifie nos joies, nos malheurs, nos souffrances. Il règne sur nos choix et s insinue selon nos contextes de vie dans notre conscience. Il est toujours présent, immuable et solide, lourd ou léger, relatif ou absolu, selon que l'on traverse une période de malheurs ou de bonheurs tout au long de notre existence, ou selon le repère qui fait nos vies. Il nous accompagne jusqu a la fin de nos jours et de nos nuits, fidèle et impassible, et aura toujours le dernier mot!
Il demeure pour les autres, et en particulier pour ceux que l'on aime comme une sensation, une perception.
Il est l'ami de la musique et l’ennemi du présent.
Il nous rend esclave ou nous donne l'impression d'être maître de lui.

mardi 20 octobre 2015

Sur les rêves ...

L'agitation onirique nous rappelle que le réel qui bouleverse notre vie, à son tour, alimente nos rêves... Lors d'épisodes douloureux, nous tentons de résoudre, dans nos rêves, ce que nous n'avons pu résoudre dans notre réel. Les rêves sont une solution au réel. Les rêves sont une solution imaginaire pure à l'équation (complexe) du réel. Les rêves nous aident à réparer ce que le réel à bouleversé ou abîmé. Une activité onirique intense est la preuve que nous avons besoin de nous réconcilier avec le réel. z = a + ib. Faire confiance à notre imaginaire, c'est accepter qu'il existe dans nos rêves une résolution aux problèmes du réel. Nous avons les rêves pour ne pas périr de la réalité ...L'agitation onirique nous rappelle que le réel qui bouleverse notre vie, à son tour, alimente nos rêves... Lors d'épisodes douloureux, nous tentons de résoudre, dans nos rêves, ce que nous n'avons pu résoudre dans notre réel. Les rêves sont une solution au réel. Les rêves sont une solution imaginaire pure à l'équation (complexe) du réel. Les rêves nous aident à réparer ce que le réel à bouleversé ou abîmé. Une activité onirique intense est la preuve que nous avons besoin de nous réconcilier avec le réel. z = a + ib. Faire confiance à notre imaginaire, c'est accepter qu'il existe dans nos rêves une résolution aux problèmes du réel. Nous avons les rêves pour ne pas périr de la réalité ...

jeudi 15 octobre 2015

Ce n'est pas tant la recherche du seul plaisir qui anime nos désirs mais la projection mentale de leur accomplissement qui engendre une pleine satisfaction.


 

"Le véritable artiste est celui qui voit une forme là ou d'autres ne voient qu'un contenu."


 

Les moments de grâce sont d'infinis instants parsemés d'éclairs de lumière que nous contemplons de la cime du temps.

dimanche 19 avril 2015

Naissance de l'existentialisme

 
« Donc j’étais tout à l’heure au Jardin public. La racine du marronnier s’enfonçait dans la terre, juste au-dessous de mon banc. Je ne me rappelais plus que c’était une racine. Les mots s’étaient évanouis et, avec eux, la signification des choses, leurs modes d’emploi, les faibles repères que les hommes ont tracés à leur surface. J’étais assis, un peu voûté, la tête basse, seul en face de cette masse noire et noueuse, entièrement brute et qui me faisait peur. Et puis j’ai eu cette illumination.
Ça m’a coupé le souffle. Jamais, avant ces derniers jours, je n’avais pressenti ce que voulait dire ‘exister’. »

samedi 21 février 2015

Citation

"Seulement n'empêche que la science prouve que la terre est surtout ronde. Ce qu'actuellement personne ne conteste.
Or, actuellement, on en est encore, malgré ça, à croire que la vie est plate et va de la naissance à la mort.
Seulement, elle aussi, la vie, est probablement ronde, et très supérieure en étendue et capacité à l'hémisphère qui nous est à présent connu". Vincent Van Gogh

samedi 24 janvier 2015

Le trône du Fer

De l'ombre à la lumière

Des étoiles naît la lumière et cette lumière parvient à nos yeux, récepteurs privilégiés d'une longue et périlleuse traversée à la célérité de 300 000 km/s.
Compte tenu de l'échelle des grandeurs dans l'univers, c'est l'unité que les astronomes utilisent pour mesurer la distance entre les étoiles, entre les corps célestes. Une année lumière** est donc la distance que la lumière parcourt (dans le vide) pendant un an, soit 9 460 milliards de km.
Au cœur des étoiles se déroule sans doute le phénomène le plus extraordinaire qui soit, source de la vie et de la variété chimique.
Une étoile est la source de réactions thermonucléaires, c’est à dire l'origine même de l'élaboration des espèces chimiques élémentaires que nous connaissons tous dans le tableau de classification périodique des éléments. Les mêmes qui composent la matière organique et donc notre corps.
Essayons de comprendre comment le mécanisme qui est en jeu est le fondement même de toute existence et quels sont les rouages qui sont en action?

Qu'est ce qu'une réaction thermonucléaire?

A l'origine il y a l'atome d'hydrogène (1 proton et 1 électron).
La fusion est le mariage de noyaux légers qui donne naissance à des noyaux plus lourds comme l’hélium, par exemple. Elle s’accompagne d’une très forte libération d’énergie.


Cette réaction est difficile à réaliser car les forces nucléaires qui lient les nucléons n’agissent qu’à très faible distance alors que la force électrique crée une barrière répulsive qui empêche les noyaux des atomes, qui sont chargés positivement, de s’approcher assez près les uns des autres.
Pour passer cette barrière, les noyaux doivent se trouver dans un état d’agitation thermique très grand. C’est le cas lorsqu’ils sont portés à très haute température.

Pourquoi les étoiles brillent-elles ?
La fusion existe naturellement dans les environnements extrêmement chauds que sont les étoiles, comme le Soleil. Il y a, au cœur du Soleil, une température de l’ordre de plusieurs dizaines de millions de degrés qui permet la fusion de noyaux légers comme ceux d’hydrogène en hélium. Ces réactions de fusion thermonucléaire libèrent beaucoup d’énergie et expliquent la très haute température de cet astre qui atteint en surface les 5 700 °C. Une très petite partie de l’énergie rayonnée par le Soleil atteint la Terre et permet la vie sur celle-ci.
Dans des étoiles plus massives que le Soleil, des températures encore plus hautes permettent la fusion de noyaux plus lourds que ceux de l’hydrogène. Ces réactions produisent, entre autres, des noyaux de carbone, d’oxygène et même de fer au cœur des étoiles les plus chaudes.
Dans l'histoire de l'univers on peut suivre l'évolution des espèces chimiques qui ont tendance à se complexifier. Les masses des noyaux des atomes, grâce aux nucléosynthèses, augmentent en fonction des événements que l'univers rencontre.
.....
L'atome de fer tient un rôle particulier dans ces bouleversements chimiques. Il est l'élément le plus stable de la classification périodique.

Le fer 56 est le nucléide stable le plus lourd issu de la fusion du silicium par réactions α lors de la nucléosynthèse stellaire, qui aboutit en fait au nickel 56, lequel est instable et donne du 56Fe par deux désintégrations β+ successives ; les éléments de numéro atomique plus élevé sont synthétisés par des réactions plus énergétiques intervenant plutôt lors de l'explosion de supernovæ.
Le fer est ainsi l'élément le plus abondant au cœur des étoiles géantes rouges ; c'est également le métal le plus abondant dans les météorites ainsi que dans le noyau des planètes, comme celui de la Terre.
Ainsi l'Univers, lorsqu'il aura épuisé tout son stock d'hydrogène et d'atomes légers, sera constitué presque exclusivement de FER.

 
**1 année lumière signifie que la lumière parcourt en 1 an la distance suivante : 
1 an représente 365 jours, dans une journée il y a 24 h, et dans 1h il y a 3600s, ce qui donne 365 x 24 = 8760 h soit 8760 x 3600= 31 536 000 s. Et donc 300 000 x 31 536 000 = 9,46 10exp(12) km = 9 460 000 000 000 km


Exemples :
  • La Lune orbite à 1,28 seconde-lumière de la Terre.
  • La distance Terre - Mars (prochain voyage spatial habité probable) varie approximativement entre 3 et 22 minutes-lumière et nécessiterait un vol d'une durée de 6 à 9 mois compte tenu des phases d'accélération et de freinage.
  • De manière similaire, la Terre orbite à 8,32 minutes-lumière du Soleil.
  • Neptune (planète la plus lointaine du Soleil, est située à 4,17 heures-lumière du Soleil. Pluton orbite pour sa part entre 4,11 heures-lumière et 6,83 heures-lumière du Soleil.
  • Fin 2013, Voyager 1 se situait à plus de 17 heures-lumière du Soleil.
  • Le nuage d'Oort, extérieur du système solaire, est à environ une à deux années-lumière du Soleil.
  • L'étoile la plus proche (hors Soleil), Proxima Centauri, se situe à 4,22 années-lumière.
  • Le rayon de l'Univers observable mesure environ 46,6 milliards d'années-lumière. Une erreur commune consiste à croire que ce rayon vaut 13,8 milliards d'années-lumière, attendu que l'âge de l'univers est de 13,8 milliards d'années et que rien ne peut excéder la vitesse de la lumière. Le rayon de l'univers observable est pourtant bel et bien supérieur à cause de l'expansion de l'Univers.

jeudi 22 janvier 2015

......

Tout commencement, toute naissance, tout dévoilement se retrouvent dans
le prélude de "l'Or du Rhin".


Pourquoi tout doit avoir un début, une origine (?)

Est-ce constitutif de notre pensée, de notre façon de percevoir, de concevoir l'existence ?

Certains grands philosophes intègrent dans leur système de pensée le fait même que l'Histoire a un sens, donc une direction donc un but et finalement une origine. Hegel fonde sa doctrine sur ce principe, se faisant, se considère comme une origine de l'histoire de la philosophie.
Croire en un tel modèle doit nous rassurer et constituer une certaine cohérence avec notre propre vie. Ne possède t-elle pas un début puis une fin qui s'incarnent dans la naissance et la mort ?
Le grand tout ne serait il pas à notre image ?
Voilà une question qui cristallise toutes les passions. Le XXe siècle aura bien été le moment de l'humanité qui a soulevé cette question grâce à la théorie de la relativité restreinte puis générale d'Albert Einstein.
Sans doute le grand bouleversement qui nous aura été donné d'une autre vision du temps.
Sans oublier l'œuvre de Proust, qui, à sa manière, celle d'un artiste, créateur de forme, interroge la mémoire et donc le temps.
Le lien de causalité, cher à Leibniz et Descartes, continue de hanter les plus grands esprits qui voient en ce modèle un mécanisme anthropologique et obsessionnel. Car ne pourrait-on pas envisager une autre histoire ? Sans commencement, sans fin...
La théorie du big bang suppose une origine, un commencement à l'univers. Elle présuppose donc que le Temps n'existait pas avant cet instant. Imaginer cette possibilité nous plonge hors de nos conceptions et donc hors du temps. L'esprit est incapable de se figer sur ce moment et même notre imaginaire, autrement plus malléable et libre pour ne pas dire imaginatif, se raccroche au réel et au rationnel. C'est dire la toute puissance de cette hypothèse dans laquelle nous nous perdons et nous errons jusqu'aux confins de nos neurones.
Tout se résume à une histoire de limites, celles de notre réalité, celles de notre imagination, celles que les sciences sont capables de nous dévoiler. Les mathématiques n'ont elles pas permis de repousser ces limites au-delà du concevable lorsque certains se livraient à des expériences de pensée ou mieux encore, à des calculs d'une extrême finesse qui leur permettaient d'entrevoir et de poser les nouvelles bases d'une théorie physique quand bien même la réalité les empêchait de la vérifier. Toute la capacité du cerveau humain à se diriger vers des pistes que l'intuition guide et l'imaginaire développe. Je pense à Einstein qui, alors qu'il se reposait, fut sujet à de fortes palpitations et que son corps tout entier réagit à une vision qui le marquera pour toujours. Lorsque nous tombons nous ne sentons plus notre propre poids.
Le hasard pourrait naître d'une nécessité qui serait n'être qu'une nécessité.
Ce qui détermine une conséquence trouve son origine dans un agencement particulier qui se déroule dans un contexte singulier et propice (ou pas) à développer ses fins. Que de possibilités qui se réalisent, qui se sont réalisées, qui se réaliseront pour permettre que tel ou tel agencement donne naissance à un phénomène, à un début, à une origine. Sans parler de l'instant auquel nous remontons pour identifier la première des causes. Nombre incalculable d'échecs pour une infime pincée de réussites. La loi des probabilités prend dès lors tout son sens dans le monde environnant, microscopique ou macroscopique et au cœur de notre monde intérieur. Ce dernier reste toutefois à part dans la mesure où l'indétermination d'un instant devient la réalisation dans un autre alors que nous possédions en nous les mêmes paramètres qui détermineront des connexions toutes autres, qui aboutiront à de la différence, source d'un nouveau commencement....

Univers inconscient

La partie de l'homme, émergée, celle que nous voyons n'est rien au regard de celle qui se cache, tapie dans l'ombre de nos désirs. La fin du XIX et le début du XXe siècle sont bien les périodes de l'Histoire qui ont mis en exergue ce trait tellement humain. Les biens nommés (par P. Ricoeur) "philosophes du soupçon" (Nietzsche, Marx et Freud) ont, chacun dans leur style*, démontrés que ce qui caractérise l'action humaine est déterminé par un ensemble de paramètres qui ne dépendent pas de la volonté, mais de tout autre chose. Spinoza, leur père spirituel sur ce plan ci, en avait déjà esquissé la colonne vertébrale dans sa fameuse lettre à Schuller. 
Lorsque nous additionnons l'ensemble des masses des corps célestes de l'Univers, il apparaît que cette somme ne représente qu'un dixième de sa masse totale. Mais où sont passés les autres 9/10e de la masse de l'univers ? 
Ce que l'on appelle la masse cachée constitue l'un des plus grands domaines de recherches actuel, car l'un des plus profonds mystère que la science ne sait toujours pas rationaliser donc théoriser. Il risque de déterminer la continuité (ou pas) de la théorie de la relativité générale dans le futur de l'humanité et donc de nous révéler ce que l'Univers représente réellement....un "inconscient" céleste. Mais de quelle teneur ?

* voir prochains articles sur ces pensées.

Sculpter un portrait

"Quelle affreuse tristesse !
Il n'y a pas de pire métier que l'art, docteur. 
Le génie se paie.
Quelle vie !
Quel drame !
La vocation artistique est une vocation excessivement dangereuse et à laquelle très peu de gens sont capables de résister. 
L'Art s'adresse à des facultés de l'esprit particulièrement périlleuses, à l'imagination et à la sensibilité, qui peuvent facilement arriver à détraquer l'équilibre et à entraîner une vie peu d'aplomb." (...) 


ÊTREEXISTERVIVREÊTREPENSERCRÉER COMPOSERRÊVEREXISTERÊTREVIVREÉCRIRE
 CRÉERÊTREPENSEREXISTERVIVRE PENSER SCULPTER EXISTERÊTREVIVREÉCRIREEXISTERPENSER CONTEMPLERÊTRE EXISTERVIVRE PENSERCRÉER RÉALISER  

Après survint...la folie - Une Idée de la Beauté







Sans doute l'un des plus beaux films de ces 20 dernières années.....

Peinture de l'histoire ou histoire la peinture ?

Un film pétri de culpabilité dont l'origine se trouve dans la religion et le contexte socio-historique. L'histoire d'une femme, des femmes en Angleterre à la fin du XIXè. L'emprise des hommes et de la religion incarnée dans et par les hommes. Une œuvre qui demeure d'une intemporelle beauté, tant la pureté de la forme est saisissante. Le visage solaire de l'héroïne qui, peu à peu, se durcit alors que les évènements et la dramaturgie évoluent vers l'obscurité. Un film où les contrastes entre l'extérieur et l'intérieur finissent par converger vers une unité. Le travail du cinéaste et du chef opérateur nous montre cette correspondance entre ces états intimes du personnage et les paysages ou actions à l'écran. De la récolte des blés (à la manière Millet) lumineuse et radieuse à la pénibilité du travail dans les champs de betteraves, sombres et humides ,en passant par la perte du nourrisson et la partie de campagne.

Une inquiétante étrangeté

Un film classique par sa forme, sans artifice ni trouvaille dont le centre de gravité est une histoire originale. Fincher et son scénariste (Eric Roth, excellent, souvenons-nous de 'The good Shepherd' ou 'Munich') en adaptant la nouvelle de S. Fitzgerald se sont attachés à nous montrer la longue et lente (c'est là la clef du film) progression d'un personnage qui rajeunit alors que son entourage vieillit. La coïncidence temporelle entre deux êtres qui s'aiment. Tout le début du film permet de nous attacher à Benjamin jeune (à l'intérieur et vieux d'apparence). C'est la condition sinequanone de notre adhésion au présupposé, sommes toutes fantastique, d'un film dont le réalisme est impressionnant. Je n'imagine même pas ce qu'aurait fait un cinéaste mineur dirigé par une production majeure de ce scénario improbable et qui aurait pu vite tourné vers le loufoque!!
Toute l'émotion de ce film vient du fait que nous sommes soumis et formatés à nos repères habituels où les protagonistes vieillissent ensemble. Ici, il n'en est rien. De ce fait une contradiction et un dilemme naissent en nous. Ce sont ces questions que soulèvent le scénario qui m'intéressent car elles relèvent d'une éthique. Comment justifier le désengagement (responsable) de BB lorsqu'il abandonne sa famille? En tant que spectateur lambda pouvons-nous le justifier? De plus lorsque sa compagne se transforme peu à peu en mère et qu'il meure dans ses bras bébé (scène hallucinante et d'une émotion rare; à ce sujet il y avait longtemps que je n'avais pas ressenti une telle émotion collective et palpable dans une salle de Cinéma), toutes nos conventions s'écroulent. Et dit-elle qu'elle pouvait lire dans son regard...
A ce moment, et c'est bien là la réussite de la mise en scène, le réalisme l'emporte, donc l'émotion.
Les voix, off et in, sont les autres éléments fondamentaux du film. Le travail sur les intensités, les inflexions en fonction de l'âge sont réussies. Le film passe du murmure où les paroles sont évoquées à la voix affirmée d'adulte puis reviennent à un cri primal. L'accompagnement de la musique de Desplat est un modèle de simplicité et de discrétion non ostentatoire. Cette volonté de prendre le spectateur à contre courant au regard de la production standard est évidente. En ce sens Fincher a trouvé avec ce film et son film précédent Zodiac un style nouveau, fait de sobriété, même si elle cache un travail colossal sur les détails pour atteindre une véracité, et de classicisme, même s'il y a toujours cette volonté de "provoquer" le spectateur au regard des conventions.

Qu'est ce qu'une monade?

Le mot « monade », qui relève de la métaphysique, signifie, étymologiquement, « unité » (μονάς monas). C'est l'Unité parfaite qui est le principe absolu. C'est l'unité suprême (l'Un, Dieu, le Principe des nombres), mais ce peut être aussi, à l'autre bout, l'unité minimale, l'élément spirituel minimal. Plus subtilement, la notion de monade évoque un jeu de miroirs entre l'Un, la Monade comme unité maximale, et les monades, les éléments des choses ou les choses en tant qu'unités minimales, reflets, de l'Un ; une chose une est comme un microcosme, un reflet, un point de vue de l'Unité ; une âme dit partiellement ce qu'est l'Âme, celle du monde, ou l'Esprit.

mercredi 21 janvier 2015

Aguirre, un voyage initiatique. Une expérience phénomènale

Lorsque du surréalisme né d'un récit hyper réaliste. Une fiction à nulle autre pareille dans laquelle l'homme occupe une place dérisoire au sein d'une nature luxuriante, intemporelle et sauvage. Une Nature trop grande pour lui.
Une pièce de théâtre sur un radeau en 1560 qui, peu à peu se perd dans les méandres d'une nature hostile. La dualité entre l'état de Nature et l'Homme qui, coûte que coûte sauve les apparences pour restaurer un semblant de civilisation dans un décors Nietzschéen. Une stupéfaction sidérante que l'on retrouve dans l'interprétation de K. Kinski qui porte sur ses épaules et dans ses YEUX l'effroyable destin d'une humanité qui se déshumanise...
La musique (électronique) ajoute à ce doux fracas, filmé comme une lente agonie, une dimension qui fait de l'étrange la stimulation privilégiée du spectateur, son cheminement mental que l'on retrouvera dans d'autres pièces magistrales du 7e Art.


L'infini des possibles....

Il est question de philosophie, de Kierkegaard, de logique, d'épistémologie, d'amitié(s), d'amour, mais surtout de peurs. Le bizarre naît de la rencontre voire de la collision entre deux mondes identiques ou dissemblables dans un univers commun. Il est question de souvenirs, d'enfance, donc de voix off, de récit(s), de famille, de psychanalyse, de religion, de ruptures (aussi bien sentimentales qu'existentielles) mais aussi de cinéma, de Truffaut, de Godard, de Nouvelle Vague. Il est question d'un personnage que l'on suit, avec tous ses paradoxes. Tout ce mélange passionnant crée un Monde inquiétant devant lequel le réalisme prend une nouvelle dimension presque fantastique.
Enfin et surtout, il est question de disputes, aussi bien intérieures (conflits) que relationnelles. Elles servent à faire progresser la narration et bouleversent nos repères. Les pertes de mémoire, de langages, les insomnies, les chutes sont autant d'éléments qui nous décrochent de la narration classique pour nous surprendre et nous porter ailleurs.
Les histoires d'amour se croisent, la dissymétrie entre les ressentis amoureux se fait jour. Quelles failles nous poussent vers autrui ou nous agrègent à lui? L'admiration peut-elle être le moteur d'une relation amoureuse? La question de la durée d'un couple, de l'amitié dans l'amour et de l'amour dans l'amitié. Et bien sûr ce qui sous-tend toute problématique, la question du désir et de la sexualité.
Finalement, c'est la question du CHOIX et de la décision qui guide toute l'intrigue. La difficulté est de prendre une option et de s'y tenir fermement.
Le souvenir que j'ai des films est essentiellement lié à une mélodie (et non à l'histoire). Ainsi, parfois lorsque je visionne un film pour la énième fois, selon que le laps de temps est plus ou moins grand, il m'est difficile de retrouver la musique qu'exerçait l’œuvre sur moi. C'est de cette musique originelle dont il est question ici. L’œuvre m'a paru approximative.

Force des neurones

Hasard ou coïncidence?
Luchino, Federico et Michelangelo sont morts d'une maladie du cerveau.
Ils ont tout donné de leur imaginaire.

1 + 1 = 1

La recherche de nos origines passe parfois par une douleur incommensurable ...
       Naissance                                                    Quête
Fraternité         
Maternité                        Origines 
                Conflit(s)
                                                                            Gémellité 
                                      Marque 
  Reconnaissance
Horreur 

H-I-A-T-US

"Les hommes réfléchis se retrouvent souvent à l'écart des réalités de la vie. En tout cas, nous devrions nous préparer à accueillir les tragédies inévitables de la vie. Mais rares sont ceux qui effectuent cette démarche."


"Caminante no hay camino
Se hace camino al andar."



On peut voir ses films comme une transposition de la tragédie antique dans le monde moderne.